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Endurance en Montagne Ardéchoise

Une grimpée du Ventoux

10 Septembre 2015 , Rédigé par Le Bourrin Ardéchois Publié dans #Courses

A la cote 2715, la route franchit le Col de la Bonette juste avant la Cime de la Bonette. Elle descend alors à gauche vers la Vallée de la Tinée, mise ainsi en communication avec celle de l'Ubaye. Une route va contourner la Cime de la Bonette, faisant une boucle culminant à 2802 m derrière la Cime; laquelle pointe à 2860 m.

A la cote 2715, la route franchit le Col de la Bonette juste avant la Cime de la Bonette. Elle descend alors à gauche vers la Vallée de la Tinée, mise ainsi en communication avec celle de l'Ubaye. Une route va contourner la Cime de la Bonette, faisant une boucle culminant à 2802 m derrière la Cime; laquelle pointe à 2860 m.

"La liberté n'est pas l'absence d'engagement, mais la capacité d'exercer des choix autonomes"

Après la présentation d'une course se doit de venir sa relation.

Il s'agissait de l'ascension du Ventoux, de Bédoin comme de coutume, samedi 5 septembre 2015. Nous étions une quarantaine au départ, de niveaux très différents. Pascal Manderon l'a emporté dans l'excellent temps de 1h11'55, contre un très fort mistral qui l'a peut-être empêché de battre son record établi en 1h09'40. Norbert Ankri et Olivier Boulan l'ont suivi en 1h14'20 et 1h14'50. Le fidèle chronométreur Robert Monastier a du attendre longtemps derrière ces trois très forts grimpeurs pour me voir arriver en 1h24'25, suivi de Lionel Vignon 1h27'06, Olivier Caillard 1h27'57 et Stefano Caffari 1h28'00.

On a encore vu des centaines de cyclistes lutter avec joie, avec joie, contre la pente et le vent du versant sud du Mont Chauve, contre eux-même, certainement plus de dix fois plus que du versant de Malaucène ce même jour, de trente fois plus que dans les montées du Col de la Bonette, mais moins tout de même que dans celle de l'Alpe d'Huez.

La raison de ces disparités porte un nom : le Tour de France. La plus célèbre des Alpes d'Oisans, et d'ailleurs, a construit sa renommée marchande sur les exploits des plus grands champions, de Fausto Coppi à Thibault Pinot en passant par Joop Zoetemelk, Hennie Kuiper, Marco Pantani. Bédoin a basé sa stratégie commerciale cyclo-dépensière sur les tragédies et miracles de Tom Simpson, Jean Malléjac, Ferdi Kubler, Charly Gaul, Eddy Merckx, Jean-François Bernard.

Le Tour n'est monté au Ventoux que deux fois de Malaucène, en 1951 et 1972, contre douze fois de Bédoin (et anecdotiquement une fois de Sault), et n'a grimpé aux 2802 m du Col de la Bonette qu'à quatre reprises (1962, 1964, 1993 et 2008). Le passage chaque été de cyclistes en ces lieux s'y fait plus rare ; par conséquent.

A tort !

La montée à la Bonette, sur deux roues non motorisées, il n'y a mon sens pas mieux sur le territoire français. A ce même sens et en Europe, il faut aller loin du côté du Passo Stelvio, du Timmelsjoch et de la Grossglocknerhochalpenstrasse pour trouver longuement plus majestueusement beau, plus paisible, plus d'harmonie encore entre l'effort et la nature.

Pour ce qui est du Mont Ventoux, l'ascension par Malaucène, un soupçon moins difficile et ça se discute, offre plus de dégagements, plus de variété, beaucoup plus de tranquillité et par-dessus tout est nettement moins soumise aux vents.

Car quelle galère, ces froides rafales auxquelles tu penses toute la première partie de la grimpée depuis Bédoin, qui un jour sur deux finissent par te contraindre à adopter une position de recherche de vitesse habituellement réservée aux portions de faux plat descendant ; par littéralement te prendre la tête, la goutte au nez, le nez dans le cintre. Pour ma part, le plaisir en est systématiquement amoindri.

C'est pourquoi, hors compétition, j'ai toujours privilégié la voie du Mont Ventoux par son versant partant de Malaucène.

Qui enfin aura l'intelligence d'y organiser sa course ? Qui aura la vista de prendre son autonomie sur la tradition du Tour de France, vers secondairement de nouvelles références chronométriques par ailleurs autrement plus fiables. Parce que les temps versant sud, il n'y a qu'à voir avec quelle attention les passionnés de Strava, et leur matériel au poids si léger qu'il serait interdit dans les compétitions UCI, mais pas dans les courses de côtes qui à leur tour deviennent inéluctablement course au fric, il n'y a qu'à voir comment ces compétiteurs d'un sport jadis populaire guettent le grand jour de la grande vague du sud qui les propulserait au Col des Tempêtes, du dernier moment d'avant orage, il n'y a qu'à sentir leur impatience compulsive pour comprendre que ces temps n'ont, finalement, même pas une valeur de performance absolue, si tant est que cette donnée puisse avoir une valeur entre êtres différents. Disons qu'elle en aurait sur le plan individuel, puisqu'il faut bien donner d'une façon ou d'une autre un sens à sa vie.

Ca n'emmerde pas ses voisins.

Ni plus ni moins que ma pratique, qui par ce furtif retour à la compét' m'a rappelé combien je n'en étais pas un, de compétiteur. Seul au seuil dans la Bonette comme dans ma Montagne Ardéchoise, là a toujours été l'essentiel mon bonheur de cycliste. Qu'on reverra à Bédoin !

Narcisse au virage de St Estève qui marque l'entrée dans les longues et dures pentes qui mènent au sommet du Mont Ventoux

Narcisse au virage de St Estève qui marque l'entrée dans les longues et dures pentes qui mènent au sommet du Mont Ventoux

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P
Du Patrick pur jus dans le texte !! C'était un bel effort. Mais la compèt reste la compèt. Tu aurais quand même pu m'attendre au virage du pentu, pour que j'essaie au moins un moment de m'abriter dans ton sillage :) . Je regrette simplement qu'il y ai eu du vent, et de ne pas avoir pu rester au repas :( . J'ai noté qu'en 2016 c'était le 26 juin, c'est à dire le même WE que le Défi des Fondus de l'Ubaye, (avec qui j'ai une affaire à régler) et ses 7 cols dont l'ascension de la cîme de la Bonette. A bientôt monstre de puissance.
Répondre
L
On se retrouvera sur les pentes d'Ardèche sûrement, du Ventoux probablement, de la Bonette peut-être.
O
Perso je trouve plus dur de grimper le Ventoux par Malaucène . Par encore fait au chrono pur cette montagne, une lacune que je me dois de combler !
Répondre
L
A 56 ans, Norbert et ses performances exceptionnelles nous montre qu'avec le temps tout ne s'en va pas...